Craqueur

Craqueur 3 Pendant les trois premieres annees, ils avaient vecu dans des huttes prefabriquees, entasses les uns sur les autres, sans reelle intimite pour les couples deja for– mes au moment du depart, sans guere de possibilites de nouer des liens normaux pour les celibataires des deux sexes qui constituaient la moitie de la popula– tion. n y avait trop a faire pour assurer la survie imme– diate, meme s'il n'y avait aucune raison de craindre la disette. Puis, alors que le deuxieme navire s'etait annonce par un bref message maser, on avait laisse quelque peu de cote le travail des champs pour batir les premieres maisons individuelles. Ce n' etaient que des cabanes de rondins, comportant deux ou trois pieces. Quelques– unes s' alignaient au bord de I' eau, la ou les trois · barques de la Colonie etaient ancrees, d' autres for– maient le debut d'une rue s'enfonc;ant a l'interieur des terres. Les demieres - dont celle de Jersy ou des Vel– dart - avaient ete baties a l' ecart. Pas loin, quelques centaines de pas seulement, mais assez pour qu'elles ne se retrouvent pas englobees avant bien des annees au milieu de la ville qui allait naitre au fil des arri– vees de navires. Il y avait aussi quelques hatiments communs : une scierie, une forge, le dispensaire. Une hutte servait d'ecole - car les trois enfants du premier groupe avaient ete rejoints par une douzaine d'autres arrives a bord du second navire -, mais abritait aussi l' ebauche d' une administration. Il y avait le lac, qui garantissait qu'ils ne souffri– raient jamais de la soif, ni meme de la secheresse, et une langue de terre plate de plus d'un kilometre de 6

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