Ce qui n'est pas nommé

Ce qui n 'est pas nomme Le siang lui posa ensuite quelques questions sur ses parents et son enfance, auxquelles Laeny repondit le plus simplement possible. Finalement, le siang I' attira contre lui et le serra dans ses bras. ~~ Veux-tu etre mon fils 1 » Laeny, deconcerte, s'excusa d'une voix indecise et monta se coucher sous le regard narquois du siang. Etl!ndu sur sa natte, ii retourna cent fois. mille fois la question, cherchant a en extirper les innombrables . significations possibles. Le siang lui avait-il demande d'etre son fils - sens premier de sa phrase - ou de se conduire en veritable shor ? Ou encore de devenir 50n arni? Outre ces possibilites s~en dessinaient d'autres. plus floues, difficilement accessibles et comprehensibles pour un adulte de fraiche date. D'anciens concepts evo– ques par de vieux shOrs remontaient a la surface de la memoire de Laeny - mais ii etait incapable de les identifier et, a plus forte raison, de les exprimer. Comment Les siangs assurent-ils leur succession ? se demandait-il quand ii s'endorrnit. Le lendemain arriverent les nomades, guides par Uell. Laeny flottait dans un demi-sommeil lorsqu'il entendit le cri rauque d'un._y'faeng. 11 s'assit, s'ebroua et se trainajusqu'a la fenetre. Une caravane d'une tren– taine d'animaux descendait }'avenue centrale en direc– tion du port, se frayant un chemin a travers le ballet de bienvenue de la foule. Laeny enfila rapidement son pagne ; renon~ant au repas du matin, ii courut au port au travers des espla– nades de terre brulee qui separaient les maisons. 11 atteignit la jetee. Uell tendait au siang un objet de cou– leur verte, long et flexible, que Laeny ne se souvenait pas avoir deja vu. L'expression qui passa alors sur le 19

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