Ce qui n'est pas nommé

Ce qui n 'est pas nomme - parfois quatre - naissaient dans chaque famille ; le nombre des shors avait a peine varie d'une centaine d'individus depuis leur etablissement sur cette cote desolee. Les shOrs tombaient rarement malades. Coupes du onde exterieur, ils ne pouvaient entrer en contact avec des porteurs de virus nocifs. La mortalite infantile stag~ nait aux alentours de un pour cinq mille - et encore cette mort etait-elle generalement due 3 un accident. L'organisme des shOrs sc contcntait de peu. Algues et poissons imffisaient 3 le maintenir en bonne forme ; qmmt a l\eau, qu'clle ffit foiblement salee n'avait 1mcune import1mce: Jes shfin: l'assimilaient sans pro– bleme. La gastronomic 6tait un art inconnu : les shorn ne possedaient qu'un embryon de systeme gustatif, et aucun mot pour qualifier le gotit d'un aliment. n en etait de meme pour les sentiments : la sensa– n la plus proche de l'amour consistait en une atti– rance passagere, les couples se faisant et se defaisant avec une facilite deconcertante. La jalousie n' existait pas. Les shors, des le depart, avaient voulu distinguer sexe et famille, la seconde constituant une entite sociale independante de la vie sexuelle que pouvaient mener ses membres. Certes, la femme et ses deux maris concevaient ensemble leurs enfants - mais l' acte, dans ce cas', etait effectue uniquement dans un but de pro– creation ; ce qui ne signifiait pas qu' il ne put l' etre ega– lement pour le plaisir. Concevoir un enfant avec un partenaire etranger au triangle familial etait tout simplement impensable, pour des raisons d' equilibre. Le siang etait assis sur une grosse pierre grise, les jambes repliees sous les fesses . Face a lui se tenaient les oisifs venus de ShOr-Aen. Laeny s'avan~a et deposa 17

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