Craqueur

Craqueur dur, le dispensaire, serrant probablem~nt contre elle la petite Esperanza nee deux jours plus tot, et ils etaient sans nouvelles - ce qui n'etait cependant pas encore inquietant - de Bill MacRay et Fred Ratas partis quelques jours plus tot explorer le cours de la riviere alimentant le lac. Il n'y avait qu'un seul absent inexplique panni les hornmes : Simon Heyf. Malinski, une fois a demi rassure sur le sort de Wanda, avait du avoir les memes soup9ons et faire les memes constatations. « Heyf ! Ou te caches-tu, salaud ? » Il brandissait des poings gros comme une tete d' adolescent en par– courant la petite foule. Des voix fuserent. On se rap– pelait qu'on avait vu Simon au bar, qu'il avait pas mal bu et qu 'il parlait de sa femme ... lui qui n'etait pas marie. <;a avait fait un peu rire, mais on ne lui avait pas accorde plus d'attention qu'il n'en meritait. Quel– qu'un se souvenait de l'avoir vu sortir de la tente, mar– monnant des mots sans suite, ce qui agitait comique– ment sa petite barbiche grise. Isidore Magaux profita de l' occasion. « 11 nous faut en avoir le creur net, clama-t-il d' une voix qui domina les murmures. Et si c'est bien Heyf le coupable, il nous faut le punir. J'ai quelques connaissances en droit, fit-il en gonflant le torse. Nous allons constituer une com– mission d' enquete, puis reunir un tribunal. » Il ne se rendit pas compte de suite qu'on avait cesse de s'inte– resser a lui et continua : « Il faudra aussi construire une p1ison... - Une prison ? Pourquoi une prison ? » grogna Malinski. Ils retrouverent Heyf a l'aube. 11 n'y avait pas de doute sur sa culpabilite : le plastron de sa chemise etait souille d'une enom1e tache de sang seche. 10