Ce qui n'est pas nommé

Roland C. Wagner naute, et I' evocation de la mort perdrait meme tout aspect angoissant ou traumatisant. Le siang s'empara de l'objet apporte par Uell. La longue tige avait vire du vert au gris, les feuilles s'etaient ratatinees, mais le doute n'etait pas permis: il s'agissait d'une plante. Quelques gouttes de pluie etaient tombees, quelque part au creur du desert, don– nant naissance a une oasis epbemere. La se situait le plus grand - le seul ? - danger mena~ant les shors. Si le climat venait a changer, si les nuages s'amonce– laient au-dessus du Shor-Eneng et l'inondaient de leurs cataractes, le pays redeviendrait interessant pour les etrangers, qui finiraient par envahir l'ultime refuge du peuple shor. Si toutefois ils existaient toujours. Le siang n'eprouvait aucune inquietude. 11 s'empara du livre inacheve ou les six derniers protecteurs avaient consigne leurs reflexions et suggestions quant a la voie que devait suivre la simplification. Utilisant l'ancienne Iangue, qui comptait plus de vingt mille mots, il ecri– vit: An 3097 des shOrs. ll a plu dans le desert voici trente-quatre jours et quBLquBs pLantl!s Bn ont projite pour se developper. fl semblerait done que le concept de pluie soit encore presl!nt dnns La memoir!! di! Cl!rtains shors - des nomad.es , je pense. ll faudrait songer a l'en extirper et meme a faire disparaitre Le miJt qui Lui correspond du vocabulaire des s'uols. Ainsi, nous serions preser– ves d'un eventuel changement de climat, une seule per– sonne ne sujfisant pas - I' experience l 'a mlJntre - a maintenir la persistance d'une chose oubliee. Pour ce qui est des etrangers, je suppose qu'ils ont disparu. Les chroniques n 'en ont pas fa it mention 26

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