Ce qui n'est pas nommé

Roland C. Wagner transportaient le cuivre et l' etain dont les veines affleu– raient a meme le sol au pied des premiers contreforts montagneux. Du desert egalement provenait l'argile, qu'il fallait rehydrater avec d'infinies precautions car elle n'avait pas connu l'eau depuis des millenaires. « Pourquoi m' avoir laisse si longtemps enferme ? - Tu devais descendre au fond de toi-meme et t'af– fronter sans honte. Uell n'etait la que pour t'y aider. » Laeny apprecia la reponse du siang ; celui-ci mai– trisait a la perfection le langage shor. 11 ne pouvait s'empecher d'eprouver pour le protecteur un sentiment fait d'amitie et d'admiration melees. « Pourquoi me faire venir de Shor-Aen pour etre ton successeur ? - C' est dans cette ville que la simplification est la plus avancee. Le siang n'est pas seulement protecteur, II1ais aussi agent de la simplification. Tous, depuis des generations, viennent de Shor-Aen. - uen a voulu m'apprendre des mots oublies... _:__ Un siang ne peut pas se permettre d'ignorer le moindre detfill concemimt son peuple. NombMux sont ks tcrmes a. avoir disparu des memoires, ma.is qu'em• ploient encore s'uols et siangs. Quand tu les compren– dras, tu pourras me succcder. - II me faudra des annees ! - Nous avons le temps. Tu dois dccouvrir la com- plexite pour en connaitre les points faibles . Ton role ne sera pas de gouverner mais de surveiller }'evolu– tion du langage. Decider, par exemple, si une simplifi– cation spontance est Conforme a l'esprit shOr... - Dois-je done sacrifier moo droit a la simplicite pour que les shors continuent a en profiter ? » Le siang baissa les yeux. Lui aussi etait passe par Ia autrefois, lui aussi avait refuse cette verite. La reac- 22

RkJQdWJsaXNoZXIy NTc4NTAz