Ce qui n'est pas nommé

Roland C. Wagner crepuscule, se parait ·de teintes violines tandis qu' ap– paraissaient les etoiles - dont le nom local etait doal, qui signifiait egalement reil, regard, regarder, etc~ shors ne sacrifiaient a aucun culte - ils ignoraient jus– qu' au concept de religion - mais ils consideraient les etoiles comme des rnilliers d'yeux les observant et sur– veillant s'ils persistaient dans leur quete de la simpli– cite. Les gardiennes de la purete de l'ame shOre, en quelque sorte. Le quatrieme soir, le boutre passa au large de ShOr– Uol, seconde ville du pays, qui comptait deux fois plus d'habitants que ShOr-Aen. Le soleil couleur de rouille glissait dans la mer indigo. Laeny, qui sornnolait a la proue, ne distingua du port que quelques lurnieres au fond d'une vaste baie. « Shor-Uol est comme Shor-Aen, dit l'un de ses compagnons. - Batie sur le meme plan, rencherit un autre. - Elle est pourtant plus peuplee, murmura Laeny. - Paree que la va11ee etait plus Vil.Ste. >> Laeny, songeur, garda les yeux fixes sur les lumieres jusqu' a ce qu ' elles eussent clisparu derriere une penin· sulc, De~ouvrir que ~ette ~iw n<i differait guere de la sienne faisait naitre en Iui un sentiment analogue a celui que provoquait un poisson avarie clans son assiette. Suivant le dessin du littoral, le boutre remontll vers le nord. A nouveau, des falaises apparurent, d'une sinistre couleur noire. Le boutre dut bientOt s'ecarter de la cote, a cause des nombreux banes de recifs - vestiges de pans de falaise effondres. Les vagues augmenterent en nombre et en violence. Un coup de . vent, vers la fin de I' apres-rnidi suivant, faillit meme coucher le bateau. Durant la nuit, des paquets de mer 14

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