Les Miens

Du doigt, Olson suivit une ligne invisible qui remontait jusqu'a la tete de ]'animal. II la tapota dtmcement. «Nous nous occuperons de son cerveau tout a l'heure. - Quelle est la cause de la mort ? » Olson releva la tete et considera Eric, un fin sourire aux Ievres. «Jene suis meme pas e\1 rnesure de vous expliquer avec certitude comment ces creatures peuvent vivre. Alors pour ce qui est de mourir... - Un probleme respiratoire, peut-etre? - Possible, mais difficile a mettre en evidence. Leur res- piration n'a rien qe commun avec la nOtre. » Nouvelle Terre etant depourvue d'oxygene, Jes lamantins utilisaient une autre molecule pour boucler la chalne respira– toire. Probablement du nitrate, puisque les oceans en regor– geaient. Du moins c'etait !'opinion d'Olson. Les cellules du corps baignaient dans un liquide interstitiel alimente par le systeme circulatoire. 11 esperait accumuler suffisamment d'observations pour elaborer un modele coherent de la physio– logie des lamantins. Eric decida qu'il n'apprendrait rien de plus et prit conge ' du medecin qui le salua sans le regarder : ses yeux ne pou- vaient se detacher des chairs, tissus et vaisseaux qui s'offraient a Jui sous la lumier~ crue des spots. Ce soir-18., Nita refusa de toucher a sa nourriture. Ses yeux rougis ne fixaient aucun point precis. La voir dans cet etat torturait Eric. II Jui parla mais elle ne repondit rien. Alors il la prit dans ses bras et el 1 le se laissa aller contre sa poitrine. Ils resterent ainsi pendant un long moment, tandis qu'il la ber9ait doucement. « Tout est de notre faute, dit-elle. - Qu'est-ce que tu veux dire, ma cherie? - Le lamantin est mart Acaust!- de nous. » Eric hesita avant de repondre. «Nous ignorons pourquoi ii est mart, Nita. » 10