Les Bulles

etaient mechants, pere devait toujours couper la communication. Je me rappeile que le vieux de la tele avait dit que certains Autres nons aidaient contre les huiles. <;:a m'etonne beaucoup, parce que pere disait que les Autres hai:ssaient les humains. Pere croyait que c'etait parce qu'ils s'eloignaient teilement de nous, et qu'ils nous detestaient parce que nous etions normaux. Les premiers temps apres le depart de pere, je re– pondais encore au telephone, mais c'etait toujours des Autres qui etalaient sur l' ecran leurs bras ou leurs yeux multiples. Et ils m'insultaient, ou alors, ils m'in– vitaient a sortir eta les rejoindre. Ils me faisaient peur. Et puis une fois, il y a eu un humain sur 1'ecran. Unefemme. A cette epoque-la, je ne repondais deja presque plus au telephone, mais la sonnerie avait ete teilement longue, teilement insistante, que j'avais voulu savoir. La femme sur 1'ecran etait vieille, et elle avait des yeux absolument fous. Ses cheveux, d'une vilaine couleur sale, tout gris, lui pendaient sur la figure, et ses mains se tordaient, nouees et renouees. Des qu'elle m'a vue, elle s'est mise a parler d'une voix precipitee: «Je vous en prie, rna petite, savez-vous ou il y a un medecin? Je vous en supplie, il tmt absolument que je trouve un medecin. J'appelle partout, sans arret. Aidez-moi, rna petite, il faut que quelqu'un 19

RkJQdWJsaXNoZXIy NTc4NTAz