Anniversaire de Caroline

Bien entendn, c'est surtout le bloc cryo qui m'inte– resse. Mais j'aime ·aussi la banque d'organes et taus Jes petits travaux delicats que me confie le docteur Maury. A l'hopital Maury est une des rares personnes a savoir que je ne suis pas un de ces nouveaux supersys- temes experts, mais uue simple prisonniere de droit commun condarnnee a payer a la societe lejuste prix de ses fautes. Urie des rares a savoir que, con:trairement a la plupart des autres, je ne suis devenue ni irreme– diablement depressive ni completement cinglee. Le reste du personnel ne sait pas, et ne se pose meme pas la question. S'ils l'apprenaient, ils seraient incapables d'imaginer queje E~e_U"'JJa_sme debrancher sans aide exterieure, ni saboter quoi que ce soit sansmedetrUire, encore moins qu'au cours des annees je suis devenue .totalement dependante de ma nourriture artificielle... Meme quand ma peine sera tepninee je ne pourrai pas quitter mon sarcophage(Sous)'hOpital. 9 J'ai repere sa mere dans la salle d'attente. Elle faisait partie d'un groupe de cinqjeunes femmes trai– tees par l'equipe de Maury. Les quatre autres avaient eu une gross.esse apres moins de cinq essais, mais Anne en etait a son huitieme echec. « Je veux ce bebe », disait-elle a uue vieille dame en exosquelette qui etait bien trop occupee a s'emer– veiller du parfait fonctionnement de sa prothese pour ecouter cette jeuue femme pfile et determinee. Mais Anne ne s'en apercevait pas et continuait, si bien que 10

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