Les Années métalliques

la race eparpillee sur un milliard d'etoiles, pour arreter le battement argente de ce monstrueux cc:eur de robot. Sur toute la Terre, inutiles et vaines, Jes machines se recreaient sans cesse, construisaient sans cesse, en un flot tumultueux et eternel deverse des resen/oirs d'energie. Car l'energie ne s'arretait pas. Tant que le soleil passe· rait clans le ciel puis comournerait la Terre pour rcvenir au matin en pluie de rayons, de co•puscules, de chaleur et de couleuns. Heltreb s,ourit en lcvant les yeux au ciel bleu el liede. On avait pense tuer le soleil lui -meme, l'eteindre be! er bien pour que la ville s'arrl\te. Mais ii aurait fallu amener ou construire un remplac;ant atomique pour ceux qui desireraient venir vivre ·sur Terre, pour l'herbe verte. Et c'etait la une action trop colossale et couteuse. Alors. on avait pense a Heltreb. . . Dans les gammes diverses des specialisations, Heltreb occupait le paste de tacticien-astucieux. II n'etait particulierement doue pour rien, hormis pour resoudre un probleme inhabituel sans aide exterieure. Et ii se trouvait maintenant face a la - ville grande comme un continent. La tour de construction etait au bout du viaduc, la sphere bleue de son vaisseau a l'autre bout, posee sur le terrain blanc avec son ombre sous elle. " J'y vais! » pensa Heltreb, puis, la seconde d'apres, ii pensa encore : « J'y vais ! Maintenant ! » · Mais ii ne se decidait pas a bouger, a quitter le balcon d'ou ii pouvait voir la ville deployee. Derriere Jui, au milieu de la chaussee, des machines passaient. II y avait une infinie variete de modeles. A tel point qu'il ne passait jamais le meme. Des cylindres sur deux patins antigravite qui pouvaient se permeUre de survoler Jes routes ou de sauter par- dessus Jes autres machines, munies de simples roues. Ils avaient des allures d'insectes grotesques ou d'oi– seaux effares. D'autres paraissaient des masques, de simples plaques en route vers un assemblage constructif. 2

RkJQdWJsaXNoZXIy NTc4NTAz