Ce qui n'est pas nommé

Ce qui n 'est pas nomme vivaient dans les lits des rivieres assechees. Mais il n'y avaitjamais eu assez de vegetation pour qu'il rut envi– sageable de l'utiliser a des fins nutritives. Par bonheur, les fonds marins voisins du continent, dont la profon– deur n. excedait pas quinze metres, regorgeaient de multiples especes d'algues, peuplees de banes de pois– sons comestibles et souvent succulents. Puis la vegetation terrestre disparut jusque de la memoire des shOrn qui, des lors, se tournerent .vers la mer. Seuls quelques individus desireux d'echapper a la s6:lcntarite s'nventurerent diuls le desert, jusqu'a la barriere infrllllchissable des hauts sommets de l'inte– ricur ; ils dcvinrent le5 nomades. De temps a autre, un citadin les rejoignait ; ii arrivait egalement qu'un nornade devint sedentaire. En fait, le peuple du desert servait de reservoir genetique. Les viHes n'ayant que peu de contacts entre elles, les echanges de popula– tion demeuraient exceptionnels ; cette situation eut conduit a une consanguinite catastrophique sans l' exis– tence des nomades. Mais les shOrs n' etaient conscients de rien de tout cela. Ils se contentaient de vivre, ignorants du monde exterieur, des raisons motivant les lois auxquelles ils se conformaient et de leur histoire, qu'ils desappre– naient depuis des generations. Laeny s'eveilla. Le soleil etait deja haut dans le ciel. Le nouvel adulte s' etira, alla a l' etroite fenetre percee dans le mur de sa chambre. Il n' avait que de vagues souvenirs des heures ayant suivi la suen-llor. L'excita– tion, l' alcool et sa premiere participation a un banquet de fete avaient empecbe sa memoire de fonctionner. Seules quelques images surnageaient, colorees et ani– mees mais un peu fioues. 11 descendit dans la cuisine et fut surpris d'y trou- . 11

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